Face à la montée de l’extrémisme, le bureau de l’association Français du monde en Suisse a lancé un appel en vue du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Madame, Monsieur,
Le 10 avril, les Français ont choisi de placer en tête du 1er tour de l’élection présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
En Suisse, les électeurs ont, dans leur grande majorité, ignoré le bulletin de la candidate du Rassemblement national. Les valeurs de tolérance, si chères à notre pays d’accueil, demeurent largement partagées par nos compatriotes.
En vue du second tour, pourtant, certains hésitent à se rendre aux urnes, quand d’autres entendent voter blanc pour renvoyer dos à dos le président sortant et la candidate d’extrême droite.
Notre association, Français du monde en Suisse, a été fondée sur des valeurs humanistes et républicaines. Nous avons inscrit la défense des Françaises et des Français établis à l’étranger dans le combat plus général pour la démocratie, l’universalité des Droits de l’Homme, la laïcité, la lutte contre toutes les formes de discrimination, l’altruisme et tout ce qu’implique notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Quelles que puissent être les opinions concernant le quinquennat qui s’achève, nous ne mettrons jamais sur un pied d’égalité Monsieur Macron et Madame Le Pen.
Français de Suisse, terre de cohabitation fertile entre les cultures et les peuples, terre d’accueil de la Genève internationale et du multilatéralisme, nous ne voulons pas que la voix de la France dans l’Europe et dans le monde s’abîme sur l’écueil du nationalisme. Nous ne pouvons pas nous résoudre à l’avènement d’un projet dangereux pour notre démocratie, niant la diversité qui fait notre richesse, menaçant nos libertés et la fraternité qui fondent notre République.
A quelques pas de Genève, il y a trois siècles, Voltaire s’interrogeait déjà : « n’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ? ».
Dimanche, soyons sages et zélés ! Nous appelons aujourd’hui chacune et chacun à voter Emmanuel Macron au second tour de l‘élection présidentielle pour faire barrage à l’extrémisme. Les soutiens de l’extrême droite, galvanisés par le score de leur championne, ne resteront pas chez eux. S’abstenir ou voter blanc, c’est laisser les autres décider.
Au soir du second tour, chaque voix comptera. Le 24 avril, ne prenons pas le risque de faire vaciller notre République.